Un Castor, fort en mots, peu en morsures,
Vivait au nord, plein d’allures.
Voyant venir un grand Bison,
« Ce lourdaud d’Amérique avec ses gros sabots,
Pense faire trembler nos jolis roseaux ?
Moi, raffiné, rusé, diplomate,
Je vais l’amadouer — et sans bravade ! »
Il se gonfla d’importance, fit mille courbettes,
Offrit des sourires, des promesses discrètes.
« Inutile d’hurler, cher voisin musclé,
Restons civilisés, buvons un thé. »
Mais le Bison, moins dupe qu’il n’en a l’air,
Rumina, sans rien dire, son air sévère.
Et, las de ces simagrées ridicules,
Frappe soudain : Tarifs à trente-cinq, et circule !
Le Castor, blême, au bord de son barrage,
Vit fondre ses exportations en naufrage.
Trop tard pour les ronds de jambe et le vernis :
Il avait confondu sourire et mépris.
Moralité :
Qui rit du Bison en croyant le flatter,
Se verra tôt ou tard encorné… sans pitié.
.jpg)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire