mardi 23 décembre 2025

JEFFREY EPSTEIN, PARTI DE RIEN, DEVENU LE CONSEILLER DES MILLIARDAIRES

On a longtemps résumé Jeffrey Epstein à ses crimes et à son scandale. C’est compréhensible. Mais ce raccourci a occulté une question dérangeante, rarement traitée sérieusement : 

comment un homme sans diplôme, sans fortune héritée, sans nom, a-t-il pu devenir le confident et le conseiller de certains des plus grands milliardaires de la planète ?

La réponse n’est ni romantique ni mystérieuse. Elle est froide, technique, et profondément révélatrice du fonctionnement réel de la haute finance.

Des origines modestes, pas la rue

Jeffrey Epstein n’est pas « parti de la rue ». Il n’était ni sans-abri ni marginal. Il est né à Brooklyn, dans une famille de classe moyenne : un père employé municipal, une mère au foyer. Aucun capital financier significatif. Aucun réseau d’affaires. Aucun héritage. Mais un capital décisif : l’intelligence mathématique.

Brillant, analytique, rapide, Epstein suit des études supérieures sans les achever. Il ne décroche aucun diplôme. Ce qui, dans la finance traditionnelle, est normalement rédhibitoire. Pas pour lui.

Le premier coup de maître : entrer par l’élite éducative

Son premier mouvement stratégique n’est pas la banque. C’est l’enseignement. Il devient professeur de mathématiques et de physique à la Dalton School, une école privée ultra-sélective de Manhattan. Là, Epstein ne forme pas des élèves ordinaires. Il enseigne aux enfants des familles les plus riches et les plus influentes de New York.

Ce poste lui offre ce que l’argent ne peut pas acheter : un accès direct au sommet social. Un parent d’élève remarque son intelligence hors norme et le recommande à Alan “Ace” Greenberg, patron de Bear Stearns.

Bear Stearns : l’apprentissage accéléré

Epstein entre chez Bear Stearns à la fin des années 1970. Sans diplôme. Mais avec une capacité rare à comprendre les mécanismes complexes : arbitrage, produits structurés, ingénierie financière. Il progresse vite. Très vite. Il devient partenaire.

Chez Bear Stearns, Epstein apprend une chose essentielle : la finance n’est pas qu’une question de rendement, mais de structure, de fiscalité et de pouvoir. Il comprend comment les fortunes se protègent, se déplacent et s’organisent à l’échelle mondiale.

Le vrai virage : quitter la banque

Son coup le plus audacieux n’est pas une transaction. C’est un départ. Epstein quitte Bear Stearns et fonde sa propre entité : J. Epstein & Co.

Son positionnement est radical, presque arrogant :

  • Pas de clients ordinaires.

  • Pas de gestion de masse.

  • Uniquement des clients disposant de plus d’un milliard de dollars de patrimoine.

Il ne cherche pas le volume. Il cherche la concentration extrême de richesse.

Ce qu’il vend réellement

Epstein n’est pas un gestionnaire de portefeuille classique. Il n’est pas connu pour battre le marché. Son métier réel est ailleurs :

  • Optimisation fiscale internationale

  • Structuration de trusts et de fondations

  • Montage de holdings offshore

  • Transmission patrimoniale intergénérationnelle

  • Protection juridique des fortunes

Autrement dit, Epstein ne promet pas de faire gagner plus. Il promet de faire perdre moins, de cacher mieux, de transmettre sans friction.

Pourquoi les milliardaires l’écoutaient

Epstein possédait trois atouts clés.

D’abord, l’asymétrie d’information. Il comprenait des zones grises fiscales et juridiques que peu maîtrisaient réellement.

Ensuite, la discrétion absolue. Pas de publicité. Pas de communication. Pas de trace inutile.

Enfin, une rémunération intelligente. Epstein ne se faisait pas toujours payer en honoraires. Il prenait parfois des participations, des options, des intérêts indirects. C’est ainsi que sa propre fortune s’est constituée, lentement mais puissamment.

Une richesse réelle, mais opaque

La taille exacte de la fortune d’Epstein reste floue. Les estimations varient considérablement. Ce flou n’est pas un accident. Il est le produit même de son métier. Epstein opérait dans un monde où l’invisibilité est une compétence.

Il n’était pas un investisseur-star. Il était un architecte de fortunes, un homme de l’ombre, placé là où se croisent argent, pouvoir et structures juridiques complexes.

Le scoop oublié

Le véritable scoop n’est pas ce qu’Epstein a fait plus tard.
Le scoop, c’est ceci : un homme sans diplôme, sans capital initial, sans nom, a réussi à se rendre indispensable aux milliardaires en comprenant mieux qu’eux la mécanique de leur propre richesse.

C’est une histoire inconfortable. Parce qu’elle révèle que, dans certains cercles, le génie financier compte plus que la morale, et la compétence plus que la respectabilité.

Et c’est peut-être pour cela qu’on a si longtemps refusé de la raconter.

DICIETLA.com | La Chronique de Jean-Claude Sensemat du 23/12/2025 | Fr/En


Jeffrey Epstein, From Nothing to the Adviser of Billionaires

For years, Jeffrey Epstein has been reduced to his crimes and scandals. That is understandable. But this reduction has obscured a disturbing and rarely examined question: how did a man with no degree, no inherited fortune, no recognizable name become the confidant and adviser of some of the world’s wealthiest billionaires?

The answer is neither romantic nor mysterious. It is cold, technical, and deeply revealing of how high finance truly operates.


Modest Origins, Not the Streets

Jeffrey Epstein did not “come from the streets.” He was neither homeless nor marginal. He was born in Brooklyn into a middle-class family: a father who worked for the city, a stay-at-home mother. There was no significant financial capital, no business network, no inheritance. But there was one decisive asset: mathematical intelligence.

Brilliant, analytical, and fast, Epstein pursued higher education without completing it. He earned no degree—normally a fatal flaw in traditional finance. For him, it was not.


The First Masterstroke: Entering Through Elite Education

His first strategic move was not banking. It was teaching. Epstein became a mathematics and physics teacher at the Dalton School, an ultra-selective private school in Manhattan. There, he did not teach ordinary students. He taught the children of New York’s richest and most influential families.

That position gave him something money alone cannot buy: direct access to the top of the social hierarchy. One parent recognized his exceptional intellect and recommended him to Alan “Ace” Greenberg, the powerful head of Bear Stearns.


Bear Stearns: Accelerated Apprenticeship

Epstein joined Bear Stearns in the late 1970s. No degree. But a rare ability to grasp complex mechanisms: arbitrage, structured products, financial engineering. He advanced quickly—very quickly—and eventually became a partner.

At Bear Stearns, Epstein learned a crucial lesson: finance is not only about returns, but about structure, taxation, and power. He learned how fortunes are protected, moved, and organized on a global scale.


The Real Pivot: Leaving the Bank

His boldest move was not a trade. It was an exit. Epstein left Bear Stearns and founded his own firm: J. Epstein & Co.

Its positioning was radical, almost arrogant:

No ordinary clients.
No mass wealth management.
Only clients with net worths exceeding one billion dollars.

He was not seeking volume. He was seeking extreme concentration of wealth.

What He Actually Sold

Epstein was not a conventional portfolio manager. He was not known for beating the market. His real business lay elsewhere:

International tax optimization
Trust and foundation structuring
Offshore holding companies
Intergenerational wealth transfer
Legal protection of large fortunes

In short, Epstein did not promise higher returns. He promised lower losses, better concealment, and frictionless transmission.


Why Billionaires Listened to Him

Epstein possessed three key advantages.

First, information asymmetry. He understood legal and fiscal gray areas that very few truly mastered.

Second, absolute discretion. No publicity. No marketing. No unnecessary paper trail.

Third, intelligent compensation. Epstein was not always paid in fees. He sometimes took equity, options, or indirect interests. That is how his own wealth was built—slowly, but powerfully.


A Real but Opaque Fortune

The exact size of Epstein’s fortune remains unclear. Estimates vary widely. This opacity is not accidental; it is intrinsic to his profession. Epstein operated in a world where invisibility is a skill.

He was not a star investor. He was an architect of wealth—an operator in the shadows, positioned where money, power, and complex legal structures intersect.


The Forgotten Scoop

The real scoop is not what Epstein did later.
The real scoop is this: a man without a degree, without starting capital, without a name, made himself indispensable to billionaires by understanding the mechanics of their own wealth better than they did.

It is an uncomfortable story. Because it reveals that, in certain circles, financial genius outweighs morality, and competence matters more than respectability.

And that may be precisely why it went untold for so long.

Jean-Claude Sensemat | Sensemat.com | FR / EN

vendredi 19 décembre 2025

LE PAYSAN ET LES MESSIEURS SANS BÉRET

 














C’était à la fin du XXᵉ siècle.

Un temps où l’on buvait encore l’armagnac sans le mesurer, et le vin sans le commenter.

Mon épouse et moi étions invités chez un homme qui avait  une ferme familiale transmise de génération en génétation dans le Gers, au cœur du Sud-Ouest.
Il produisait un armagnac honnête, un vin droit, et vivait comme vivent les gens de la terre : sans compter ses heures, sans vacances, avec cette contrainte silencieuse qu’imposent les bêtes, qui ne connaissent ni dimanche ni congé payé.

Ce soir-là, pourtant, quelque chose détonnait.

Dans un coin de la pièce, quatre messieurs discutaient.
Ils ne portaient pas de béret.
À l’époque, c’était déjà un signe.

Ils parlaient calmement. Trop calmement.
Leur ton n’était ni agressif ni passionné.
Il était administratif.

L’un d’eux dit, en substance — car je n’ai jamais oublié l’esprit, même si les mots exacts se sont dissous avec le temps :

C’est décidé à Bruxelles. Il y a trop d’agriculteurs.

Les autres acquiescèrent.

Bien sûr, poursuivit-il, on ne les fera pas disparaître brutalement. Ce serait mal perçu.

Non, répondit un autre. On fera cela doucement. Par le temps.

Ils souriaient.

On multipliera les contrôles. Les procédures. Les normes. Des règles pensées pour des gens de bureaux, pas pour des hommes qui se lèvent à l’aube et se couchent à la nuit.

Ils n’y arriveront pas, ajouta le troisième. Pas parce qu’ils sont incapables, mais parce qu’ils ne sont pas faits pour cela.

Ils savent élever, semer, récolter, dit le quatrième. Ils ne savent pas remplir des formulaires.

Ils rirent doucement.

À l’usure, conclut le premier. Discussion après discussion, contrôle après contrôle, ils partiront.

Il restera quelques fermes, précisa un autre. Des fermes vitrines. Des fermes de démonstration.

Comme Disneyland, dit quelqu’un, amusé.

On y fera venir des touristes, ajouta-t-il. Ils verront comment on trayait autrefois, comment on vivait avant.

Pendant ce temps-là, reprit le premier, le vrai travail se fera ailleurs.

Il parla alors de grandes plaines rasées, nivelées, uniformes.
De cultures intensives.
De rendements gonflés par la chimie.
De produits énormes, brillants, rentables.

Ce sera très efficace, conclut-il.
Très rentable, ajouta un autre.
Et l’Europe s’enrichira, dit le dernier.

Ils levèrent leur verre.
Je ne me souviens plus si c’était du vin ou de l’armagnac.

Moi, je regardais le fermier.
Il ne disait rien.
Il savait déjà.

Morale

On n’a pas tué l’agriculture.
On l’a fatiguée.

On ne l’a pas interdite.
On l’a rendue impossible.

Et pendant que les paysans travaillaient la terre,
d’autres, ailleurs, travaillaient le temps.


DICIETLA.com |  La Chronique de Jean-Claude Sensemat du 19/12/2025 |  Fr/En


The Farmer and the Gentlemen Without Berets

It was at the end of the 20th century.

A time when armagnac was still drunk without measuring it, and wine without commenting on it.

My wife and I were invited to the home of a man who owned a family farm, passed down from generation to generation in the Gers, in the heart of southwestern France.
He produced an honest armagnac, a straightforward wine, and lived as people of the land do: counting neither hours nor holidays, bound by that silent constraint imposed by livestock, which know neither Sundays nor paid leave.

That evening, however, something felt off.

In a corner of the room, four gentlemen were talking.
They were not wearing berets.
At the time, that already meant something.

They spoke calmly. Too calmly.
Their tone was neither aggressive nor passionate.
It was administrative.

One of them said, in essence—because I have never forgotten the spirit of it, even if the exact words have dissolved over time:

“It’s been decided in Brussels. There are too many farmers.”

The others nodded.

“Of course,” he continued, “we won’t make them disappear abruptly. That would look bad.”

“No,” another replied. “We’ll do it gently. Over time.”

They smiled.

“We’ll multiply inspections. Procedures. Standards. Rules designed for office people, not for men who get up at dawn and go to bed at night.”

“They won’t manage,” added the third. “Not because they’re incapable, but because they’re not made for that.”

“They know how to raise animals, sow, harvest,” said the fourth. “They don’t know how to fill out forms.”

They laughed softly.

“Attrition,” concluded the first. “Meeting after meeting, inspection after inspection, they’ll leave.”

“There will be a few farms left,” another specified. “Showcase farms. Demonstration farms.”

“Like Disneyland,” someone said, amused.

“We’ll bring tourists there,” he added. “They’ll see how cows were milked back then, how people used to live.”

“Meanwhile,” the first went on, “the real work will be done elsewhere.”

He then spoke of vast plains, flattened, leveled, uniform.
Of intensive farming.
Of yields boosted by chemicals.
Of huge, shiny, profitable products.

“It will be very efficient,” he concluded.
“Very profitable,” added another.
“And Europe will grow richer,” said the last.

They raised their glasses.
I no longer remember whether it was wine or armagnac.

I was watching the farmer.
He said nothing.
He already knew.

Moral

Agriculture wasn’t killed.
It was worn down.

It wasn’t banned.
It was made impossible.

And while farmers worked the land,
others, elsewhere, were working time.

Jean-Claude Sensemat – Sensemat.com | Fr/En


dimanche 9 novembre 2025

LE LASER : LA VÉRITABLE ARME SECRÈTE DU XXIᵉ SCIÈCLE


 🚨 SCOOP EXCLUSIF 🚨

Le laser : la véritable arme secrète du XXIᵉ siècle ⚡

Les drones ? C’est déjà du passé.

👉 La nouvelle star de la guerre moderne s’appelle le LASER — rapide, silencieux et foudroyant.

🔬 Longtemps cantonné à la science-fiction, il devient aujourd’hui une réalité militaire.

Les États-Unis testent déjà des systèmes capables de détruire en une fraction de seconde un drone, un missile… voire une ogive nucléaire en plein vol 💥

🇷🇺 Pendant que certains paradent sur la Place Rouge avec des lasers “en carton” pour impressionner la foule,

🇺🇸 Washington avance en secret, avec une génération d’armes énergétiques prêtes à redéfinir la dissuasion mondiale.

🛰️ Prochaine étape : des satellites armés de lasers, capables de neutraliser des menaces depuis l’espace.

Une révolution stratégique est en marche.

⚠️ Le monde change : les balles laissent place aux faisceaux lumineux.

💡 L’avenir de la guerre s’écrit… à la vitesse de la lumière.

✍️: Jean-Claude.Sensemat.com

DICIETLA.com |  La Chronique de Jean-Claude Sensemat du 9/11/2025 |  Fr/En

:🚨 EXCLUSIVE SCOOP 🚨

The Laser: The True Secret Weapon of the 21st Century ⚡

Drones? That’s already old news.

👉 The new star of modern warfare is called THE LASER — fast, silent, and lightning-quick.

🔬 Long confined to science fiction, it’s now a military reality.

The United States is already testing systems capable of destroying a drone, a missile… even a nuclear warhead mid-flight — all in a fraction of a second. 💥

🇷🇺 While some parade through Red Square with “cardboard” lasers to impress the crowd,

🇺🇸 Washington moves quietly ahead with a new generation of energy weapons poised to redefine global deterrence.

🛰️ Next step: laser-armed satellites able to neutralize threats directly from space.

A strategic revolution is underway.

⚠️ The world is changing — bullets are giving way to beams of light.

💡 The future of warfare is being written… at the speed of light.

✍️ Jean-Claude.Sensemat.com

lundi 29 septembre 2025

LES GRANDS GOMMAGES : QUAND L’HISTOIRE DU COMMERCE EFFACE SES BÂTISSEURS

Ils ont bâti, inventé, investi, innové… et pourtant, leurs noms ont disparu des récits officiels. Dans le monde du commerce et de l’industrie, une mécanique bien rodée s’emploie, consciemment ou non, à gommer les talents fondateurs, les savoir-faire authentiques ou les origines véritables. Place au storytelling, à la réécriture, voire à l’usurpation pure et simple. Enquête sur ces "grands gommages" du capitalisme contemporain.


🏭 Le fondateur évincé, une pratique banalisée


Steve Jobs, écarté de sa propre entreprise Apple en 1985, en est le symbole mondial. Il faudra plus de dix ans pour que son nom revienne au cœur de la marque.

Autre cas emblématique : Ray Kroc, souvent présenté comme le créateur de McDonald’s, alors qu’il a simplement racheté le concept aux véritables fondateurs, les frères McDonald, qu’il a ensuite écartés de l’histoire.

 

Même schéma chez Starbucks, où Howard Schultz est célébré comme le visionnaire absolu, effaçant au passage les trois fondateurs originaux : Jerry Baldwin, Zev Siegl et Gordon Bowker.

 

🔧 Les marques avalées, les artisans oubliés

 

Le processus est rôdé : une PME ou marque patrimoniale est rachetée par un géant, qui conserve le nom, mais efface les fondateurs, le terroir et les origines. Le groupe Nestlé a ainsi « digéré » Perrier, Buitoni et d'autres, en reformulant le récit de marque pour le marché mondial.

 

Dans le même esprit, le célèbre savon de Marseille vendu en grande surface n’a souvent plus rien de marseillais, ni d’artisanal.

 

🕰️ Quand le succès gêne : le cas LIP

 

Autre illustration frappante : Jean-Claude Sensemat, entrepreneur français, a racheté la marque horlogère LIP en 1990, l’a relancée, redéployée à travers le France et à l’export, et l’a finalement revendue en 2016 alors qu’il est devenu citoyen Canadien. Depuis, son rôle a été largement gommé par les repreneurs, tout comme l’implantation historique du siège social dans le son département natal le Gers a été déménagé en catimini dans le Doubs.

 

Un effacement typique : dès que le fondateur n’est plus aux commandes, le storytelling d’entreprise se réécrit pour convenir à la nouvelle narration.

 

🧠 Innovation réécrite : Tesla et les autres

 

Nikola Tesla, inventeur de génie, a longtemps été éclipsé par Thomas Edison, mieux soutenu par les milieux d’affaires. Il faudra attendre le XXIe siècle pour que Tesla soit redécouvert… grâce à une voiture électrique portant son nom.

 

De même, l’inventeur du Velcro, le Suisse Georges de Mestral, a longtemps été marginalisé, son invention adoptée sans reconnaissance par l’industrie mondiale.

⚖️ Une mémoire entrepreneuriale à reconstruire

 

Ce « grand gommage » est rarement frontal. Il se fait par omission, par rebranding, par communication sélective. Il transforme des bâtisseurs en figurants et réécrit les récits de l’innovation et du commerce pour flatter l’actionnaire ou séduire le consommateur.

 

L’histoire industrielle ne peut être confiée aux seuls départements marketing. Elle mérite mémoire, précision et justice. Ne pas oublier les véritables artisans du progrès, c’est aussi honorer l’effort, la création, et parfois, le courage.

DICIETLA.com |  La Chronique de Jean-Claude Sensemat du 29/09/2025 |  Fr/En


THE GREAT ERASURES: WHEN BUSINESS HISTORY ERASES ITS BUILDERS

They built, invented, invested, innovated… and yet, their names have vanished from official accounts. In the world of commerce and industry, a well-oiled machine works—consciously or not—to erase founding talents, authentic know-how, or true origins. Storytelling takes over, with rewriting, and sometimes outright usurpation. This is an investigation into the “great erasures” of contemporary capitalism.

🏭 The sidelined founder: a common practice

Steve Jobs, ousted from his own company Apple in 1985, remains the global symbol. It took more than a decade for his name to return to the heart of the brand.
Another striking case: Ray Kroc, often celebrated as the creator of McDonald’s, when in reality he only bought the concept from the true founders—the McDonald brothers—before writing them out of the story.

The same pattern shows up at Starbucks, where Howard Schultz is hailed as the sole visionary, erasing the three original founders: Jerry Baldwin, Zev Siegl, and Gordon Bowker.

🔧 Swallowed brands, forgotten artisans

The process is standard: a small heritage brand is acquired by a giant, which keeps the name but wipes out the founders, the terroir, and the origins. Nestlé, for example, “digested” Perrier, Buitoni, and others, reshaping their brand stories for a global market.

Likewise, the so-called “Marseille soap” sold in supermarkets often has nothing Marseille-made, nor artisanal, about it anymore.

🕰️ When success becomes inconvenient: the LIP case

Another telling illustration: Jean-Claude Sensemat, a French entrepreneur, bought the LIP watch brand in 1990, revived it, redeployed it across France and abroad, and eventually sold it in 2016 after becoming a Canadian citizen. Since then, his role has been largely erased by later owners, just as the historic headquarters he established in his home region of Gers was quietly relocated to Doubs.

A textbook erasure: once the founder leaves, the corporate storytelling gets rewritten to fit the new narrative.

🧠 Innovation rewritten: Tesla and others

Nikola Tesla, a genius inventor, was long overshadowed by Thomas Edison, who had stronger business backing. It took the 21st century—and an electric car named after him—for Tesla to finally be rediscovered.

Similarly, the Swiss inventor of Velcro, Georges de Mestral, spent years marginalized while his invention spread worldwide without much credit to him.

 

mercredi 10 septembre 2025

L’IA : S'ÉQUIPER MAINTENANT OU RESTER SPECTATEUR

L’intelligence artificielle n’est plus un luxe réservé aux ingénieurs de la Silicon Valley. Elle s’impose déjà dans les salles de classe de Pékin, Séoul ou Hyderabad, et bientôt dans nos propres écoles. La question n’est donc pas de savoir si nous devons l’adopter, mais comment, et à quel rythme.

L’IA à l’école : un choix de société

 La Chine a rendu obligatoire l’apprentissage de l’IA dès le primaire. La Corée du Sud expérimente des manuels intelligents qui parlent aux enfants. L’Inde déploie des modules de robotique et de codage dans ses écoles publiques. L’Estonie, pionnière du numérique, met entre les mains de ses élèves un « compte d’IA personnel » pour apprendre à raisonner avec ces outils.

Ces pays ont compris qu’attendre, c’est condamner une génération entière à être dominée par ceux qui maîtriseront la technologie. L’éducation à l’IA n’est pas un gadget pédagogique : c’est une nouvelle alphabétisation, aussi fondamentale que savoir lire ou compter.

L’assistant vocal, un levier de productivité

ChatGPT et ses équivalents ne sont pas des jouets de geeks. Ils sont devenus des instruments de travail, des assistants vocaux capables de rédiger une note juridique, traduire un contrat, préparer une présentation, ou encore résumer un rapport en quelques secondes, et même contrôler votre santé physique et morale, en répondant comme un sachant à toutes vos questions.

Un vrai compagnon à vos côtés. Pour ma part, je m’en sers en permanence. ChatGPT 5 me ravit et me fait avancer à grands pas.

Là encore, nous avons un choix : les utiliser timidement, en surface, ou les intégrer pleinement dans nos pratiques quotidiennes. Ceux qui s’en servent sérieusement y voient un avantage compétitif décisif. Les autres passent à côté d’un levier immense de productivité.

Gratuit ne suffit plus

Beaucoup disent : « J’ai ChatGPT. » Mais, en réalité, ils n’ont que la version gratuite. Or, cette version est limitée : modèle ancien, lenteur, indisponibilité aux heures de pointe.

La version payante d’OpenAI, pour un coût modeste, ouvre un tout autre horizon : accès aux modèles les plus récents, vitesse de réponse prioritaire, fonctions multimodales (texte, image, voix), intégration dans le flux de travail quotidien.

Ce n’est pas une dépense, mais un investissement. Une heure gagnée grâce à l’IA vaut largement plus que le prix d’un abonnement mensuel. Les entrepreneurs, enseignants, chercheurs ou étudiants qui franchissent le pas le savent déjà : ils récupèrent leur mise dès la première semaine d’usage intensif.

Pour ne pas rester spectateurs

Refuser d’enseigner l’IA à nos enfants, c’est les condamner à regarder les autres avancer. Se contenter d’une version gratuite, c’est rester spectateur d’une révolution qui a besoin de vous.

Nos sociétés doivent assumer ce virage : introduire l’IA à l’école primaire, former les enseignants, et encourager les citoyens à s’équiper des versions professionnelles de ces outils. C’est à ce prix – modeste au regard des enjeux – que nous resterons maîtres de notre destin numérique.

DICIETLA.com |  La Chronique de Jean-Claude Sensemat du 10/09/2025 |  Fr/En



















AI: Equip Yourself Now or Stay a Spectator

Artificial intelligence is no longer a luxury reserved for Silicon Valley engineers. It is already taking root in classrooms in Beijing, Seoul, and Hyderabad—and soon in our own schools. The question is not whether we should adopt it, but how, and at what pace.

AI in Schools: A Societal Choice

China has made AI education mandatory starting in elementary school. South Korea is testing smart textbooks that interact with children. India is rolling out robotics and coding modules in its public schools. Estonia, a digital pioneer, gives its students a “personal AI account” to learn how to reason with these tools.

These countries understand that waiting means condemning an entire generation to be dominated by those who master the technology. AI education is not a teaching gimmick; it is a new form of literacy, as fundamental as reading or arithmetic.

Voice Assistants as Productivity Levers

ChatGPT and its equivalents are not geek toys. They have become work instruments—voice assistants capable of drafting a legal memo, translating a contract, preparing a presentation, summarizing a report in seconds, and even monitoring your physical and mental health by answering your questions with authority.

A true companion at your side. Personally, I use it constantly. ChatGPT 5 delights me and helps me make great strides forward.

Again, we face a choice: use these tools timidly, on the surface, or fully integrate them into our daily practices. Those who use them seriously gain a decisive competitive edge. The others miss out on a tremendous productivity booster.

Free No Longer Suffices

Many say: “I have ChatGPT.” But in reality, they only have the free version. And that version is limited: outdated models, slow responses, unavailability during peak hours.

OpenAI’s paid version, for a modest cost, opens an entirely new horizon: access to the most recent models, priority response speed, multimodal functions (text, image, voice), integration into daily workflows.

It is not an expense, but an investment. One hour saved thanks to AI is worth far more than the price of a monthly subscription. Entrepreneurs, teachers, researchers, and students who take the plunge already know: they recoup their investment within the first week of intensive use.

Not to Remain Spectators

Refusing to teach AI to our children means condemning them to watch others move forward. Settling for a free version means staying on the sidelines of a revolution that needs you.

Our societies must embrace this turning point: introducing AI in elementary school, training teachers, and encouraging citizens to equip themselves with professional versions of these tools. Only at this cost—modest compared to the stakes—will we remain masters of our digital destiny.


samedi 30 août 2025

SENSEMAT : PODCAST SUR L'ÉMIGRATION

 ✨ J’ai décidé de lancer de courtes capsules vidéo de 2 minutes, des petits podcasts, pour être plus direct avec vous, chers followers ! 🎙️📲 

J’y partagerai des messages issus de mon expérience, qui, je l’espère, vous seront très utiles au quotidien. 🚀✨ 

Merci de votre fidélité et à très bientôt pour ces nouveaux rendez-vous !






                                                              👉 Visitez | Sensemat.com | Fr/En

jeudi 14 août 2025

LE RÊVE AMÉRICAIN EST DE RETOUR

LE RÊVE AMÉRICAIN EST DE RETOUR

Bourses au plus haut, or en ascension et Bitcoin toujours en vogue : l’Amérique du Nord attire les capitaux comme jamais.

1. Pourquoi les bourses d’Amérique du Nord marchent bien

Résilience économique : Les États-Unis et le Canada affichent encore une croissance économique positive, portée par la consommation intérieure, l’emploi solide et l’innovation (tech, santé, énergie).

Taux d’intérêt stables ou en baisse : Les marchés anticipent une politique monétaire moins restrictive de la Fed et de la Banque du Canada, ce qui soutient les valorisations boursières.

Leadership technologique : Les “Magnificent 7” (Apple, Microsoft, Nvidia, etc.) continuent de tirer les indices vers le haut grâce à l’IA, aux services cloud et aux marges élevées.

Afflux de capitaux mondiaux : Dans un contexte géopolitique incertain, l’Amérique du Nord est perçue comme un refuge pour les investisseurs.

2. Pourquoi l’or monte et reste un bon placement

Valeur refuge historique : En période d’incertitude économique ou
géopolitique, l’or attire toujours les capitaux.

Protection contre l’inflation et la dépréciation monétaire : Quand les devises perdent de leur pouvoir d’achat, l’or tend à conserver, voire accroître, sa valeur réelle.

Achat des banques centrales : De nombreux pays (Chine, Inde, Russie…) renforcent leurs réserves d’or pour diversifier leurs actifs hors dollar.

Offre limitée : Contrairement aux devises qu’on peut “imprimer”, l’or est rare, ce qui lui donne une valeur structurelle durable.

3. Pourquoi certains achètent du Bitcoin malgré la spéculation

Recherche de gains rapides : Beaucoup espèrent profiter de fortes hausses à court terme, malgré le risque élevé.

Narratif technologique et idéologique : Les partisans voient le Bitcoin comme une alternative au système bancaire traditionnel, décentralisée et résistante à la censure.

Effet de rareté programmée : L’offre est limitée à 21 millions d’unités, ce qui séduit ceux qui y voient un “or numérique”.

FOMO (“Fear Of Missing Out”) : La peur de rater un futur jackpot pousse des investisseurs à entrer, même sans conviction fondamentale.














THE AMERICAN DREAM IS BACK

Stock markets at record highs, gold on the rise, and Bitcoin still in vogue — North America is attracting capital like never before.

1. Why North American stock markets are performing well

Economic resilience: The United States and Canada continue to show positive economic growth, driven by strong domestic consumption, solid employment, and innovation in technology, healthcare, and energy.

Stable or declining interest rates: Markets anticipate a less restrictive monetary policy from the Fed and the Bank of Canada, which supports stock valuations.

Technological leadership: The “Magnificent 7” (Apple, Microsoft, Nvidia, etc.) continue to push indexes higher thanks to AI, cloud services, and high profit margins.

Global capital inflows: In an uncertain geopolitical context, North America is seen as a safe haven for investors.

2. Why gold is rising and remains a strong investment

Historic safe-haven asset: In times of economic or geopolitical uncertainty, gold consistently attracts capital.

Protection against inflation and currency depreciation: When currencies lose purchasing power, gold tends to maintain or even increase its real value.

Central bank purchases: Many countries (China, India, Russia, etc.) are boosting their gold reserves to diversify assets away from the U.S. dollar.

Limited supply: Unlike currencies that can be “printed,” gold is scarce, giving it lasting structural value.

3. Why some people buy Bitcoin despite its speculative nature

Pursuit of quick gains: Many hope to profit from sharp short-term increases despite the high risk.

Technological and ideological narrative: Supporters see Bitcoin as a decentralized, censorship-resistant alternative to the traditional banking system.

Programmed scarcity: Supply is capped at 21 million units, appealing to those who see it as “digital gold.”

FOMO (“Fear of Missing Out”): The fear of missing out on a potential future windfall drives some investors to jump in, even without strong fundamentals.


lundi 11 août 2025

LE CASTOR ET LE BISON

Un Castor, fort en mots, peu en morsures,
Vivait au nord, plein d’allures.
Voyant venir un grand Bison,
Il ricana sous son veston :
« Ce lourdaud d’Amérique avec ses gros sabots,
Pense faire trembler nos jolis roseaux ?
Moi, raffiné, rusé, diplomate,
Je vais l’amadouer — et sans bravade ! »
Il se gonfla d’importance, fit mille courbettes,
Offrit des sourires, des promesses discrètes.
« Inutile d’hurler, cher voisin musclé,
Restons civilisés, buvons un thé. »
Mais le Bison, moins dupe qu’il n’en a l’air,
Rumina, sans rien dire, son air sévère.
Et, las de ces simagrées ridicules,
Frappe soudain : Tarifs à trente-cinq, et circule !
Le Castor, blême, au bord de son barrage,
Vit fondre ses exportations en naufrage.
Trop tard pour les ronds de jambe et le vernis :
Il avait confondu sourire et mépris.
Moralité :
Qui rit du Bison en croyant le flatter,
Se verra tôt ou tard encorné… sans pitié.