dimanche 16 novembre 2008

Ces Banquiers qui ont tué la Conjoncture.

Mais où est passé le beau-frère ? Vous savez ? Ce beau frère ou ce cousin qui vous raconte que lui, en bourse, il fait des performances qui vous font douter de votre sagesse. Celui qui vous a incité à passer à l’acte, et encouragé par votre banquier qui lui vous conseille, avec bonhomie, de mettre une petite partie de votre épargne que vous pouvez risquer car, dit-il, votre patrimoine ne sera pas en danger.

C’est comme cela que les classes moyennes se sont fait vendre des produits des plus sophistiqués qu’elles ne comprennent même pas.


A la loterie de la bourse, rien ne va plus. La plupart de ces nobles institutions se sont transformées en Casino. Tous ces banquiers qui parlaient d’une seule voix se chicanent comme des manants. Ils n’arrivent plus à se prêter entre eux. Le temps est révolu où dans un orgueil bien costumé, face à leurs clients entrepreneurs, ils s’exprimaient en commençant leur discours par : « au nom de la communauté bancaire... »

Tout cela serait clownesque, si ces gens-là n’avaient pas tué la conjoncture en créant des produits des plus spéculatifs, dangereux, avec l’argent confié en toute confiance par leurs clients.

Depuis septembre dernier, le nombre de dépôts de bilan et faillite va croissant. Les cours de bourse restent toujours gonflés par la spéculation et ne reflètent toujours pas la valeur réelle de l’entreprise cotée, d’autant que l’économie du réel se détériore jour après jour par une consommation défaillante, ce recadrage n’est pas pour demain.

Comme le dit ce chauffeur de taxi « Nicolas Sarkozy est devenu le leader du monde en étant aussi actif », car bien lui a pris de rentrer dans le capital des banques et d’injecter, en forme de prêts, des milliards d’euros. Il a su convaincre la plupart des dirigeants de notre planète. Même les chinois ont mis la main à la poche sous peine de voir leurs clients ne plus acheter ce qui aurait pour conséquence d’amener l’effondrement industriel de ce pays qui, en fait, est l’usine du Monde.

Les Américains campent sur leur discours sur leur dogme du capitalisme sans borne. En fait, tout est bon pour sortir de ce marasme sans précédent au pays de l’oncle Sam, même si la situation est des plus graves. Le chômage amène la misère. Les plus grandes compagnies ferment, les grandes marques ne sont pas protégées de la faillite, mais la réactivité légendaire des Américains est un espoir pour le monde.

Au Canada, le marasme économique semble épargner ce pays aux mille et une ressources, pétrolières, minières et autres. Les banques Canadiennes sont toujours restées sereines face au désordre de celles des États-Unis mais l’économie du réel semble rattraper certaines provinces car le premier client reste le voisin Américain, maintenant des plus défaillants.

En France, l’inquiétude est palpable. La méconnaissance économique fait croire certains à une exception : « on y a droit, c’est un acquit ! » même si les caisses sont vides, l’irresponsabilité prime. Nicolas Sarkozy a vite calmé l’inquiétude Bancaire par son action, en injectant des milliards d’euros dans les circuits bancaires. Mais les banquiers restent des banquiers. Il est paradoxal que la France soit aujourd’hui obligée de mobiliser des armées de fonctionnaires pour contrôler, si les banques prêtent bien l’argent du contribuable, mis à leur disposition grâce à l’impulsion du Président de la République. L’action correctrice du Président Nicolas Sarkozy et du Gouvernement est salutaire. Les réformes se font au fil des jours. Il n’en reste pas moins que, des mouvements sociaux sont déclenchés pour rien et poussent la population à des revendications qui peuvent tourner à l’émeute, pour peu que d’autres sujets communautaires du genre « respect » ne viennent se greffer.

Les prévisions de l’OCDE ne sont pas réjouissantes. L'Organisation de Coopération et de Développement Economiques prévoit une récession générale en 2009 le Japon, la zone euro et les États-Unis traverseront à la fois une phase de récession et de progression du chômage. Les 30 pays industrialisés membres de l'OCDE connaîtront en 2009 une croissance négative de 0,3%. La reprise devrait s'amorcer progressivement en 2010, sauf si d'autres faillites d'institutions financières surviennent car il n’y a pas de banques trop grosses pour mourir.

Dans la zone Euro, d’après l’OCDE, le PIB devrait diminuer de 0.5% en 2009. Cette baisse de chômage devrait atteindre 8.6% de la population active en 2009 et monter jusqu'à 9% en 2010. Alors que la zone euro comptait, en 2008, 7.4% de demandeurs d'emploi.
La croissance devrait revenir en 2010 et atteindre 1.2%, mais tout cela ne reste que des prévisions sûrement minimales.

Aux États-Unis, le PIB américain devrait diminuer de 0.9% en 2009 et le chômage augmenter de 5.7% en 2008 à 7.3% en 2009 et 7.5% en 2010.
Les politiques mises en place par les autorités Gouvernementales de G W. Bush vont se traduire par un déficit budgétaire qui va bondir de 5,3% du PIB en 2008 à 6,7% en 2009 puis 6,8% en 2010.
L'économie américaine devrait cependant repartir en 2010 et afficher une croissance de 1,6% toujours selon l’OCDE.

Quand au Japon, en 2010, il sera en déflation, avec un recul des prix à la consommation de 0,1%, après des hausses de 0,3% en 2009 et de 1,4%.

Espérons que le calme et la sérénité reviendront dans le monde des affaires. Le sommet du G20 à Washington a donné une nouvelle légitimité aux principaux pays industrialisés mais aussi aux pays émergents.
Les détenteurs de titres, qui ont fait le choix de vendre avant ou pendant la crise, ont choisi de perdre au nom l’adage « un tient vaut mieux que deux tu l’auras ». Ceux qui ont résisté et sont restés sourds aux dégringolades quotidiennes surmédiatisées, ceux-là devront savoir qu’en matière boursière, la baisse des titres se fait en prenant l’ascenseur mais pour remonter, il vous faudra prendre l’escalier.


Jean-Claude Sensemat