dimanche 6 mars 2016

Entreprendre : La vente de Lip par Sensemat

LIP, change de mains

La célèbre marque française Lip vient de changer de mains.
Jean-Claude Sensemat, homme d'affaires français devenu Canadien, a cédé la marque qu’il avait acquise en 1990 auprès du tribunal de Besançon devant Cartier qui la convoitait aussi.
C’est Jean-Luc Bernerd, déjà exploitant de la licence de la marque qui a eu la faveur, parmi plusieurs prétendants au rachat.
Parti de zéro, Jean-Claude Sensemat sut très rapidement redonner les couleurs du profit à la glorieuse marque horlogère, si chère aux cœurs des Français.
Il a fait vendre par ses équipes des millions de montres Lip en France, mais aussi à l’international.
Puis il fit rééditer les modèles cultes de LIP, notamment celle portée par le Général de Gaulle, le modèle T18 que le Gouvernement français avait offert à Winston Churchill ou encore faire élaborer la montre Jean Mermoz depuis l’horloge de bord Lip de l’avion le Laté 300 appelé Croix du Sud.
En homme de marketing, il y eut aussi la montre du Général de Gaulle offerte à Bill Clinton pour la commémoration du cinquantième anniversaire du débarquement des alliés en France.
Le président américain ne manqua pas de remercier Jean-Claude Sensemat par une missive venant directement de la Maison-Blanche. Il garda la montre et la déclara dans son patrimoine personnel.

Après dix ans de location de la marque, Jean-Luc Bernerd compte bien développer cette marque a fort potentiel et s’est pour cela adossé à Philippe Bérard, patron de SMB horlogerie près de Besançon, il lui a confié la licence pour dix ans à l’image de ce qu’il avait antérieurement signé avec la société de Jean-Claude Sensemat.
Philippe Bérard
s’est enthousiasmé, les médias se sont emballés : «  Lip est de retour à Besançon » est le thème asséné, ce qui est inexact, car peu après la reprise de Sensemat au tribunal de Besançon c’est à Morteau que déjà certaines montres étaient fabriquées par la société Mouche.
Mais peu importe Jean-Luc Bernerd, homme discret et constant, ne compte pas changer de cap. Il dirige aussi La Manufacture Générale Horlogère qui distribue des marques comme Performer,  Pic et Poc pour les juniors et les réveils Fizz. Cette société est implantée dans le Gers comme l'avait initialement voulu Jean-Claude Sensemat, qui raconte :
« J'ai été très heureux de mettre le pied à l'étrier de Jean-Luc en lui accordant toutes les facilités financières. Durant toutes ces années, j'ai veillé à ce que l'esprit de la marque Lip demeure conforme à l'esprit des fondateurs et j’ai veillé au suivi et au renouvellement des marques et brevets dans le monde entier ainsi qu'à la lutte anti contrefaçon en Asie. »
Tout ceci a été rendu possible grâce à l'action d'un homme bien critiqué dès 1990, mais sans qui tout cela n'aurait pas vu le jour.
Sa reprise en 1990 a permis de sortir la marque de l'oubli, de dépoussiérer certains modèles, d'en créer bien d'autres, de faire vendre des millions de Lip à travers le monde et d'assoir à nouveau l'impact de cette marque sur le public.
Alors, rendons à Jean-Claude Sensemat ce qui lui appartient commente Christophe Courtois,  collectionneur parisien de montres cultes : « Grand coup de chapeau à Jean-Claude Sensemat qui a sauvé ma marque préférée que je collectionne depuis près de 20 ans. »  Cette renaissance de la marque Lip et les vingt-cinq années de travail qui ont conduit à un nouveau volet pour cette marque horlogère culte.


Gérard Meftah
Entreprendre N0 : 297 - mars 2016


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