Les Banques Canadiennes font partie de celles qui ont le mieux résisté aux dernières crises financière. Les banquiers n’en sont pas peux fiers, néanmoins, la prudence est de mise.
En cette fin d’année 2012, les craintes sur la
fragilité économique subsistent.
Quatre économistes et stratèges Québécois, ont été
invités à un débat-conférence, organisé par le Conseil des relations
internationales de Montréal (CORIM), sur le thème « L’économie mondiale en 2013
». Ces stratèges étaient très attendus et les participants ne furent pas déçus.
Nous sommes dans une décennie de rééquilibrage. Les
entreprises créent mais la demande baisse et cela entraîne des problèmes
d’écoulement de marchandises.
EUROPE
Stéphane Marion, Économiste et stratège en chef de la
Banque Nationale Groupe Financier pense que les problèmes de l’Europe sont
monétaires, budgétaires et structurels.
Il soutient la thèse selon laquelle certains pays
devront faire défaut sur la dette.
Ceci est paradoxal mais néanmoins reste une théorie
pertinente.
Il est impensable d’assister à une désintégration de la
zone euro, déclare Paul Fenton, Vice-président principal et économiste en chef
à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).
L’Europe pour être compétitivité doit se transformer
en profondeur, alléger sa fiscalité dans certains secteurs.
La population vieillit et le chômage longue durée
augmente.
La zone européenne continue d’inquiéter et d’être la
plus importante menace sur les perspectives mondiales de 2013, avec des
prévisions de croissance du PIB variant entre 0,1 % et 0,3 % en 2013.
Le moindre choc pourrait même la faire basculer à
nouveau en récession l’an prochain. «Il
faut observer la France. » dit Paul Fenton
«On sous-estime
le risque de déflation en Europe, mais il est réel», affirme Stéphane
Marion, économiste et stratège en chef de la Financière Banque Nationale, qui
s’attend à une croissance de 0,3 %.» Il déplore le manque de concertation de la
zone euro qui pourra s’en tirer si «on
permet à certains pays de faire défaut sur leurs dettes.» a déclaré
Stéphane Marion
AMERIQUE
Les panélistes
se sont tous réjouis de la réélection du Président américain Barack Obama.
«Un président
américain a toujours les coudées plus franches lors d’un deuxième mandat»,
rappelle François Desjardins, économiste en chef du Mouvement Desjardins.
Aux USA, le rapport énergétique est bon et des plus
compétitifs avec l’exploitation du gaz naturel.
Il prévoit un taux de croissance de 1,9 % en 2013 chez
les Américains.
Il souligne que l’économie américaine profitera d’une
meilleure redistribution de la richesse, ce qui aurait fait défaut sous un
gouvernement républicain.
«La croissance
américaine va nous surprendre par sa vigueur relative », dit Stéphane
Marion, en soulignant la croissance de l’emploi au cours des derniers mois et
les perspectives offertes par la révolution énergétique en cours.
Il s’attend aussi à une croissance de près de 2 %.
CANADA
Pour le Canada, les taux devraient remonter sur 2013
et 2014.
Le problème à venir, au Canada, est celui de l’immobilier
résidentiel.
On assiste à une baisse sur le marché de la revente.
En 2013, on assistera peut être à une correction car
il y a un risque avec 12 000 condos en chantier.
Il est probable que le $ US aille vers la baisse et le
$ CAN à la hausse car les obligations canadiennes sont très prisées.
Mais attention, le taux de croissance du pays risque
d’être inferieur à 2%, voir 1.6 % au selon Stéphane Marion.
CHINE
Concernant la Chine et l’Asie, notre panel se montre
plus inquiet sur le modèle économique car consommation intérieure est faible et
uniquement basé sur l’export il conviendra donc de revoir cette orientation.
Ce pays va devoir se tourner vers son marché intérieur
qui manque de repère notamment sur les marques de fabrique locales.
Il faut suivre l’évolution de la tension entre la
Chine et le Japon car si celle-ci se transformait en conflit armé, cela
déstabiliserait le jeu économique de la planète.
MONDE
L’économie mondiale, qui devrait connaître une
croissance variant entre 3 et 3,6 % en 2013, sera encore une fois soutenue par
les pays émergents, en particulier ceux du BRIC. «La Chine a les moyens
financiers pour accélérer la cadence», dit Carlos Leitao.
Il y aura certains replis, ajoute François Dupuis,
Vice-président et économiste en chef, Mouvement Desjardins, mais l’économie des
pays émergents présente encore beaucoup de potentiel de croissance.
Les plus récentes prévisions du Fonds monétaire
international (FMI), prévoit une croissance mondiale de 3,6 % en 2013. Le FMI a
ramené sa prévision de croissance en Chine de 8,4 % à 8,2 %, en Inde de 6,6 % à
6 % et du Brésil de 4,7 % à 4 %.
Les prévisions de natalité de la planète, en forte
hausse, s’annoncent comme de nouveaux consommateurs qui renverseront la
tendance.
*Les Panélistes :
1) François Dupuis Vice-président et économiste en
chef, Mouvement Desjardins)
2) Paul Fenton Vice-président principal et économiste
en chef, Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ)
3) Carlos Leitao Économiste en chef et stratège,
Valeurs mobilières, Banque Laurentienne du Canada
4) Stéphane Marion Économiste et stratège en chef,
Banque Nationale Groupe Financier